Portrait d’un insoumis : Pepe BEUNZA

"Pepe Beunza a dit au revoir à sa famille, puis il est sorti de chez lui, de sa maison bourgeoise et tranquille, au matin du 12 janvier 1971. Comme beaucoup d’autres jeunes appelés sous les drapeaux, il devait se rendre au centre de mobilisation de Valence pour être ensuite emmené dans une caserne.
J’étais pétrifié. A ce moment-là, je ne savais pas combien d’années de prison m’attendaient mais, pour moi, c’était comme entrer dans un puit sans fond, en ignorant quand je pourrai en sortir."

Ce que Pepe ne savait pas , c’est qu’il allait rester deux ans en prison et accomplir quinze mois de bataillon disciplinaire dans le Sahara. Mais surtout qu’il était le premier de près d’un million d’objecteurs et d’insoumis à se lever contre le service militaire jusqu’à l’abolition de la conscription obligatoire en 2002. L’histoire contée ici est celle d’une lutte qui a marché. Ce sont les premiers pas de cette victoire que relate ce livre
Alors que la désobéissance civile n’a peut-être jamais été autant d’actualité qu’aujourd’hui en France, les luttes autour de la critique et du refus de la défense armée ont rarement été aussi peu actives que depuis une dizaine d’années…. C’est pour tendre un fil entre le passé de ces luttes et le présent de ces désobéissances que l’idée de traduire ce témoignage a germé. Puisse-t-il être le terreau pour de nombreuses insolences constructives.

Texte de Pedro Oliver Olmo traduit de l’espagnol par Marie Milesi et suivi d’un entretien de Pepe Beunza datant de 2007 avec Guillaume Gamblin, rédacteur en chef de la revue Silence.